Les traditions du samedi

La Grosse Cloche

La tradition qui entoure la sonnerie manuelle de la « Julienne », la grosse cloche de l’Église et appelée « Marie Pontoise » par les Athois, ne date que de 1973 et s’est renforcée dans les années 1980. À la base, c’est simplement un groupe d’amis qui se rend au pied de l’Église pour mettre en branle la cloche.  

Déroulement

Généralement, une file se forme plusieurs heures avant la sonnerie qui a lieu à midi pile. Au signal, le groupe a l’autorisation de monter jusqu’au deuxième étage et au 12ᵉ coup de midi, les participants tirent les cordes qui permettent sa sonnerie manuelle.   

Tradition

Pour beaucoup, c’est cet événement qui marque le début officiel des festivités.

Les vêpres

Les vêpres de Gouyasse sont ce que les Athois appellent « Le mariage de Goliath ». Depuis 1715, une femme a été donnée à Goliath pour appuyer sur son côté humain, et donc, bien que les noces ne soient pas réellement célébrées, plusieurs coutumes chez les porteurs viennent insister sur le côté « mariage ».  
Par exemple, une heure avant les Vêpres, les porteurs des futurs monsieur et madame Goliath se rassemblent vers 14h devant le perron de l’Hôtel de Ville. Ils le font pour célébrer symboliquement le mariage civil qui doit avoir lieu avant le mariage religieux.

Déroulement

Les Vêpres sont très codifiées et son déroulement est minutieusement chronométré. À 14h55, la fanfare Saint-Martin qui accompagne Monsieur et Madame tout le week-end réalise le salut devant les drapeaux. Ce salut est immédiatement suivi d’une première salve des Bleus qui conduit le cortège à l’entrée de la Rue aux Gâdes en direction de l’Eglise Saint-Julien. À 15h, premières notes de la fanfare sont jouées et marquent le départ des géants.
Trois morceaux appelés la trinité des ponts sont joués : le Val Fleuri, Saint-Johan et le Virgo Maria. Une fois les deux premiers morceaux joués, les géants arrivent sur le Pont du Gâdre et les deux chefs porteurs y réalisent la danse Goliath. Ensuite, la marche reprend Virgo Maria jusqu’à l’Église.
Une fois sur le parvis, les autorités religieuses accueillent le Bourgmestre et ses invités et les Vêpres sont célébrées à l’intérieur par la Chorale Rencontre ou une chorale invitée.
La châsse avec les reliques de saint Julien est présentée à l'assemblée avant d'être bénie et un texte patoisant est récité.  Il peut s'agir d'une œuvre ancienne ou, le plus souvent, d'un texte original qui peut revêtir un caractère ironique, voire satyrique axé sur l'actualité ou des personnalités locales. La cérémonie se termine par l'interprétation de l'Air de Gouyasse (paroles d'Alphonse Deneubourg).
Une fois terminée, le couple de géants repart vers la Grand’Place au rythme de danses endiablées. Pour célébrer le mariage, la fanfare joue le Roi Carnaval et la Marche du Camélia. Lorsque Goliath arrive à l’Hôtel de ville, c’est l’heure du combat.

Anecdote historique

Bien que populaires de nos jours, elles n’attiraient que peu de monde avant 1960, notamment car elles avaient lieu en latin. Dorénavant, la seule langue un peu bizarre (mais juste pour les personnes extérieures à la ville) est un texte récité en patois par le Doyen.

Le combat

Cette tradition est l’une des plus anciennes de la Ducasse d’Ath qui provient de la procession médiévale. Les premières traces du combat datent de 1487. À l’époque, David est armé de 3 balles représentant les 3 pierres dont le Berger dispose dans le livre de l’Ancien Testament. À présent, David ne dispose plus que d’une balle pour venir à bout du Philistin ! (Parce que notre David, c’est le plus fort)

La légende

Dans le livre de l’Ancien Testament, le combat oppose David, un jeune berger, héros du peuple d’Israël, à Goliath, représentant des Philistins et ennemis des Hébreux. Le berger réussit à abattre le géant en un lancer de pierre avant de s’emparer de son épée et de lui couper la tête. Le combat illustre la victoire du bien contre le mal.

Déroulement

Une fois, face à face devant l’Hôtel de Ville, David et Goliath entament la bonimée, un dialogue publié par l’archiviste communal en 1869, et qui était transmis oralement de génération en génération depuis le 16ᵉ siècle. Ce mode de transmission a entraîné une profonde modification de certains passages du texte d'origine. C’est pour cette raison qu’il est aujourd'hui difficilement compréhensible du public.
Une fois terminée, David s’arme de sa balle et essaye de vaincre le géant en lançant la balle dans la lucarne du panier du géant.  
Si David est victorieux, les géants entament leur danse traditionnelle : la danse Gouyasse.

Tradition

Une fois le combat terminé, il est de coutume de déguster la tarte Gouyasse. David rejoint toujours le Bourgmestre sur le perron de l’Hôtel de Ville et est applaudi par toute la population présente.

La tarte Gouyasse

C’est une tarte qui accompagne la fête depuis le 19ᵉ siècle et qui, pour les Athois, ne peut être consommée que du samedi après le combat jusqu’au 8 septembre. À l’origine, la recette était bien différente puisque la tarte se composait de fromage, de noisettes et de beurre. De nos jours, les ingrédients sont tout autres : petits pains secs -mastelles-, macarons et d'amandes. Elle est souvent dégustée avec du vin de Bourgogne.  

Recette de Madame Ritière, directrice de l’Ecole ménagère et professionnelle

Verser sur 5 grandes mastelles 1l de lait bouillant et laisser refroidir
Y ajouter 100 gr de macarons écrasés, 100gr d’amandes douces, 3 ou 4 amandes amères moulues, 200 gr de sucre cristallisé, 2 paquets de sucre vanillé, 5 jaunes d’œufs et les blancs battus en neige ferme  
Verser sur des platines à hauts bords recouvertes de pâte brisée ou feuilletée  
Cuire au four bien chaud (env. 45 minutes)
De nombreuses familles d’Athois et boulangeries locales possèdent leur propre recette.   
Certains préparent la substance de la tarte, appelée caudieuf, la veille ou cassent les masteilles sans les émietter.  D'autres enrichissent la tarte avec des raisins, mais cet élément n'est pas approuvé par de nombreux Athois de souche.

Concert et révolutionnaires

La journée du samedi s’achève par le concert de la Royale Union Saint-Martin qui a lieu devant l’Hôtel de Ville depuis 1880. Ils exécutent un programme original avant de reprendre des airs folkloriques locaux.  
Le groupe du Canon du Mont Sarah s’intègre au concert sous la forme d’une sortie aux flambeaux. Ils partent de la gare avec Marie-Anne Leroy à leur tête qui harangue la population et reprend un extrait de la Muette de Portici à quelques endroits stratégiques : Église Saint-Julien, pont du Gâdre et la Grand’Place.