Six siècles d'histoire

Depuis le 15e siècle, la ducasse célèbre chaque année, le dimanche avant le 28 août, la consécration ou dédicace de l’église paroissiale. Elle commémore ainsi son patron, saint Julien de Brioude.

À l’origine, ce sont des groupes religieux qui défilent et illustrent des «histoires» pour enseigner des épisodes de la Bible ou de la Légende dorée.

Au cours des 16e et 17e siècles, les crises politiques et les conflits religieux transforment la procession. Des figures nouvelles, venues de traditions festives européennes (les chevaux-jupon ou les hommes de feuilles) apparaissent à côté de Goliath. Ce géant reçoit une femme en 1715 et devient l’emblème de la ville. Les serments et les confréries défilent en compagnie des autorités civiles, du clergé régulier et séculier.

Les lumières du 18e siècle influencent la thématique des figures merveilleuses animales ou mythologiques. Par contre, la période révolutionnaire impose un rationalisme austère qui entraîne la suppression des festivités durant quelques années. Ce n’est qu’après le Concordat et le rétablissement de la religion catholique que s’affirmera le renouveau. En 1819, la procession devient un cortège laïque suite aux mesures du gouvernement des Pays-Bas visant à libérer la religion des coutumes héritées du Moyen Âge.

Le 19e siècle amène de nouvelles orientations. L’histoire locale, le civisme, le nationalisme laissent des traces durables alors que se perdent progressivement les derniers sujets religieux. L’exotisme et le goût du spectacle inspirent les organisateurs à l’époque romantique mais ne laisseront qu’un héritage limité après 1900.

 Au lendemain de la Grande Guerre, l’exaltation patriotique influence le défilé mais ne peut empêcher le retour des rituels. Le 20e siècle se caractérise par la volonté de retrouver des thèmes anciens, bien visibles tels le retour du Cheval Bayard, de Saint-Christophe sur échasses ou même de Tyran. Cependant, à la fin du siècle, quelques éléments nouveaux sont liés à l’actualité politique ou sociale, comme la fusion des communes ou le brûlage des marronnes de Goliath.

En ce début de troisième millénaire, les Athois sont les héritiers d’une manifestation vieille de plus d’un demi-millénaire qui a conservé, de génération en génération, le combat de David contre Goliath issu de la procession d’origine. Les autres géants apparaissent à partir du 17e siècle, à l’initiative des serments et confréries et le Cheval Bayard a été reconstitué après une interruption de près de quatre siècles. Le cortège présente un patrimoine constitué au 19e siècle qui est soigneusement préservé et restauré.

L’attachement de la population à la fête, transmis au sein des familles, est entretenu dès la plus tendre enfance. Il correspond à une volonté d’enracinement qui permet aux concitoyens de Goliath d’affirmer leur identité face à la mondialisation

Jean-Pierre DUCASTELLE
(Extrait de : La ducasse d’Ath. Passé & présent)

fleurs aux couleurs d'Ath hôtel de ville
fleurs aux couleurs d'Ath hôtel de ville

Ath, cité des géants, terre de traditions

Ath, 4ᵉ dimanche d'août, de bon matin déjà, de surprenants personnages défilent dans les rues de la ville.  À cette occasion, des milliers de personnes se rassemblent dans la cité pour vivre un moment inoubliable avec... les géants.

Déjà en 1481, un personnage gigantesque dénommé « Goliath » sort dans les rues de la ville lors de la procession. Plusieurs siècles plus tard, il est toujours présent. Au fil du temps, d’autres géants sont apparus et le cortège a été agrémenté de chars allégoriques et de groupes historiques.

 En 1981, le 500ᵉ anniversaire de Goliath engendre un engouement populaire considérable. Plus tard, dès le début des années 90, la ville d’Ath renforce son attractivité par une rénovation urbaine réussie et s’appuie sur son patrimoine immatériel dans le cadre de son développement touristique. Poursuivant sur cette lancée,  la Maison des Géants ouvre ses portes en 2000.

En 2008, la ville d’Ath reçoit une consécration. Elle est primée dans le cadre du concours EDEN (European Destinations of Excellence) initié par la Commission européenne. La démarche touristique de qualité entreprise par la ville ainsi que l’appropriation du folklore par la population locale ont séduit le jury du concours.

Cette reconnaissance confirme toute la richesse du patrimoine immatériel de la cité.

le berger david et un porteur Ducasse d'Ath
le berger david et un porteur Ducasse d'Ath

Les bergers David de la ducasse

Le rôle du berger David est attribué à un enfant apparenté à la famille ou à des proches des porteurs du géant Goliath.  Voici un relevé des jeunes bergers :

  • 2020 : Ethan LANDA (ducasse autrement, pandémie Covid 19)
  • 2018-2019 : Diego SAUVAGE
  • 2017 : Timoté PIEROT
  • 2015-2016 : Yolan SAUVAGE
  • 2014 : Thomas LEQUEU
  • 2012-2013 : Killian MASURE
  • 2011 : Antoine DAUVILLEE
  • 2010 : Mathis DELITTRE
  • 2009 : Noa DEPOTRE
  • 2008 : Goran MENEGHELLO
  • 2007 : Pierre GOSEE
  • 2005-2006 : Maisson BAUDELET
  • 2003-2004 : Florian DERIEMACKER
  • 2000 à 2002 : Simon LONGEVAL
  • 1997 à 1999 : Pierre DUPUIS
  • 1995-1996 : Xavier DUPUIS
  • 1993-1994 : Loïc MARY
  • 1991-1992 : Thibaut PLATEAU
  • 1989-1990 : Nathan PLATEAU
  • 1986 à 1988 : Geoffrey SAUVAGE
  • 1984-1985 : Michaël MARY
  • 1982-1983 : Xavier DUQUESNE
  • 1979 à 1981 : Fabrice SAUVAGE
  • 1978 : Olivier LIEGEOIS
  • 1976-1977 : Eddy KRESEVIC
  • 1970 à 1975 : Jean-Luc BOURLART
  • 1968-1969 : Stéphane MONNIER